Parti socialiste : Royal ou Aubry ? Faut-il en pleurer ? en rire ?
Bien sûr, on serait plutôt tenté de se prendre les côtes. Ce parti donneur de leçons qui pousse les querelles en son sein jusqu’aux prétoires parce que la tricherie parait avoir marqué le vote de ses militants, peut légitimer bien des mines réjouies sur les bancs de la droite. La querelle des Anciens et des Modernes, le troupeau d’éléphants groupé derrière la Méremptoire, face à la Madone de la Bravitude, parait surtout appartenir à une autre querelle, celle des Bouffons.
Mais le rire se fige bientôt quand vient la réflexion. Il est stupéfiant que l’un des deux grands partis de gouvernement ait pu offrir sur quelques semaines une tragi-comédie en trois actes : 1er acte : Le refus de soutenir le gouvernement dans sa lutte contre la crise, alors que partout ailleurs existe un consensus. 2ème acte : La bataille des motions absconses, totalement étrangères aux préoccupations réelles et graves de la population et du pays. 3ème acte : La partie de Dames, implacable et féroce. Comment veut-on plus sûrement dégouter les Français de la Démocratie ? Comment peut-on dire plus clairement que leurs problèmes n’intéressent pas les politiques dont l’avenir est de toute manière assuré et qui ne visent que le Pouvoir et ses places ?
Qu’un parti constitué d’apparatchiks, dont la plupart n’ont vécu qu’au sein de la politique et de ses appareils avant de devenir Maire ou Président de collectivité territoriale, Député ou Sénateur, louvoyant d’un courant à un autre, de Ségolène à Martine au gré de leur arrivisme, puisse sombrer dans cette double dérive de la lutte intestine et de la tricherie ne m’étonne pas. Mais attention que cela ne soit pas terriblement révélateur de ce qu’est devenue la politique de notre pays : luttes sans merci d’ambitions prêtes à tout pour le pouvoir.
Si Brunehaut a eu sa Frédégonde, le roi a eu aussi son Duc de Guise.