Edvige ou l'ère des soupçons...

Publié le par Christian Vanneste

Le prénom charmant et proustien qui allait si bien à une grande actrice de mon enfance est devenu un objet d'opprobre à la suite du concours finalement assez habituel d'une maladresse de communication gouvernementale et de son utilisation par les collectifs libertaires de gauche.


Edvige ou l'ère du soupçon. Tel était le thème de la journée d'hier passée à la Commission des Lois au cours de laquelle ont été auditionnés plusieurs magistrats et responsables syndicaux, des avocats, le Président de la CNIL, les collectifs cités plus haut conduits par le Président de la LDH, et enfin le Directeur général de la Police nationale.


Deux soupçons parfaitement symétriques se sont opposés : chez les premiers, le soupçon du développement d'un Etat Big Brother prêt à ficher tous les français de plus en plus jeunes, en précisant des points de plus en plus intimes, et de l'autre le soupçon de la police sur la dangerosité des personnes susceptibles de commettre des violences.


Je souhaiterais pour ma part une position d'équilibre entre l'esprit sécuritaire et l'esprit libertaire que distinguait fort justement Bertrand de JOUVENEL (Du Pouvoir). C'est pourquoi il me paraît assez légitime, comme l'ont réclamé plusieurs collègues et comme l'a recommandé le Président de la CNIL, que de telles questions touchant aux libertés fondamentales soient traitées par la loi et non pas par un décret. Je partage également l'inquiétude sur la confusion des genres qui consiste à mettre dans un même fichier des personnalités, des individus potentiellement dangereux et des personnes souhaitant seulement accéder à la fonction publique. En revanche, la sûreté est comme le disait MONTESQUIEU la première liberté chez un citoyen, et elle est d'autant plus nécessaire que celui-ci est dénué des moyens nécessaires propres à lui assurer une défense autonome. La sécurité, c'est la liberté d'en bas, et il ne faut pas la négliger.


Petite remarque sur les informations à caractère sexuel. Elles peuvent être nécessaires au profilage qui est un instrument indispensable de prévention et d'élucidation pour la police. Elles ne visent pas seulement à déceler le plus tôt possible l'acteur des délits mais aussi à protéger une victime dont on aura mesuré le degré d'exposition. A cet égard, il est paradoxal de retenir le motif de l'orientation sexuelle de la victime comme circonstance aggravante, et de se refuser à l'intégrer aux éléments du profilage utiles à la police. Les groupes de pression ont parfois une sensibilité qui engendre des exigences contradictoires et irrationnelles.

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K
Pour les profs homos, je comprends qu'ils se réjouissent car combien d'adolescents homos souffrent de l'homophobie, parfois jusqu'au suicide tant la férocité des propos et les attaques physiques perdurent : il est de notre devoir de profs d'éduquer, de prévenir et de sanctionner exemplairement l'homophobie au même titre que le racisme et le sexisme. Vivre ensemble, se respecter dans les différences mais pas de ghetto ni de personnes souffrant en silence.
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K
Il n'y a pas à se réjouir de la sexualité de son enfant quelle qu'elle soit, juste se réjouir qu'il soit heureux comme il est.
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D
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas accepter l'homosexualité de son enfant, j'ai dit qu'on n'avait pas à s'en réjouir et je le maintiens !Et aucun prof n'a à s'en réjouir, ni de près ni de loin !
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M
Il n'y a pas à se réjouir ou à ne pas se réjouir : il faut aimer ses enfants hétéros comme homos. Les parents qui rejettent leurs enfants parce qu'homos sont des parents indignes, ils ne méritent que le qualificatif de géniteurs.En effet, même ceux dont les enfants ont commis des actes de délinquance ou pire ne les renient pas systématiquement alors à fortiori pourquoi le faire s'ils sont innocents et simplement homos?Quant aux profs, qu'on les laisse en paix avec leur vie privée, nulle homophobie au travail, QUEL QU'IL SOIT! pas de chasse gardée!
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D
Je ne suis pas pour la dicrimination mais parlons-en, de la présence nombreuse d'homos dans l'éducation nationale : non, pas marrant du tout et pas de quoi se marrer, je regrette. Je suis tombé par hasard sur le blog d'une prof lesbienne qui se réjouissait que certaines de ses élèves se frôlent gentiment du coude, croyant et espérant y déceler de l'homosexualité et s'en réjouissant comme d'une libération attendue !...Or  : 1) deux adolescentes peuvent se frôler sans être lesbiennes !2) Et si elles l'étaient je ne vois pas de quoi s'en réjouir !NON je n'aimerais pas que ma fille ait une prof aussi tordue !
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