Textile en danger.
Voici la lettre que j’ai écrite à Dominique de Villepin concernant le secteur sinistré du textile.
Monsieur le Premier Ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation très préoccupante des entreprises textiles situées dans ma circonscription, qui ont connu au cours des années 2004-2005, de très nombreuses pertes d’emplois, et de nombreuses fermetures.
Alors que le Gouvernement a, et vous l’avez encore une fois souligné le mardi 23 mai lors de votre visite sur le site de la SOGERMA, comme priorité absolue, l’emploi, il semble particulièrement important pour l’économie de notre pays d’éviter que ces entreprises textiles ne disparaissent avant que de nouvelles formes de production textile ne prennent le relais au sein du pôle de compétitivité UPTEX. Le Nord Pas-de-Calais est la seconde région en France pour l’industrie du textile. La filière emploie près de 30 000 salariés et compte plus de 1 000 établissements. Cependant, depuis 2003-2004, le bassin de Roubaix-Tourcoing-Vallée de la Lys a perdu 2 630 emplois.
C’est ainsi que la TEINTURERIE DES FRANCS, la FILATURE DES ARCHERS, la FILATURE DESURMONT, l’entreprise CAULLIEZ Frères, LE PEIGNAGE DE LA TOSSEE et d’autres encore, à Tourcoing, ont connu chacune plus d’une centaine de licenciements. A Linselles, l’entreprise TISSAGE DE LINSELLES a subi plus de 119 pertes d’emploi en 2004. Ces entreprises ont cessé leur activité au moment même où l’Etat intervenait fortement sur le dossier METALEUROP.
Depuis une nouvelle vague de fermetures d’entreprises a frappé le secteur textile. Bien sûr, il s’agit à chaque fois de PME et le nombre de licenciements paraît limité, mais dans une agglomération essentiellement vouée au textile, jadis, ces fermetures atteignent la population au plus profond d’elle-même. De plus, les salariés de ces entreprises sont le plus souvent peu qualifiés et connaissent de grandes difficultés de réinsertion professionnelle. Le dernier tissage de denim en France, l’entreprise BONDUEL, vient d’être liquidé avec une perte de 80 emplois. Aujourd’hui, c’est l’entreprise TISSAVEL, spécialisée dans la production de fourrures synthétiques qui est à la recherche d’un repreneur. Il s’agit là d’un fleuron du bassin d’emploi de Roubaix Tourcoing Vallée-de-la-Lys qui n’avait pas hésité à absorber son concurrent allemand, il y a 18 mois.
Je vous serais donc extrêmement reconnaissant d’étudier la situation de ce secteur avec attention afin que l’Etat puisse intervenir de manière aussi forte qu’il le fait par ailleurs. Cette action devrait revêtir deux priorités. La première est d’ordre social et doit viser à réunir tous les moyens pour faciliter le retour à l’emploi des personnels licenciés. La seconde, devrait tendre à faciliter la reprise des activités qui connaissent des difficultés surmontables. J’ai eu l’occasion dans le passé de vérifier la compétence et l’efficacité du CIRI dans ce domaine.
Je ne saurais que trop insister sur l’urgence de la situation, car la disparition de ces entreprises textiles est vivement ressentie dans le secteur, contribuant à l’aggravation du climat social.
Souhaitant toute votre compréhension, et avec mes vifs remerciements anticipés, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma haute considération.
Par ailleurs, j’organise une réunion du groupe Textile de l’Assemblée, dont je suis le Président, avec les co-présidents de l’Union Française de l’Habillement (UFIH http://www.lamodefrancaise.org/fr/organisations_federations/ufih.html), demain matin.
Il est plus que temps d’agir !