Outreau, Nouchet, Hodique... quand la justice dérape.

Publié le par Christian Vanneste

La Voix du Nord de mercredi dernier revient sur une affaire qui avait défrayé la chronique dans le Pas-de-Calais, il y a de cela 5 ans, et qui montre les ravages que notre Justice peut engendrer mais également l’incurie de certains politiciens.

 

Il s’agissait d’un couple parfait. Elle, directrice de la maternelle de Bucquoy (1 200 hab.). Des bruits courent. On sait tous à quel point les ragots, potins et autres rumeurs peuvent aller vite dans nos campagnes. Lui va donc porter plainte pour dénonciation calomnieuse à la gendarmerie et se retrouve mis en garde à vue pour agressions sexuelles et viols sur cinq enfants de l’école de sa femme. Et la machine s’emballe... En septembre 2001, la directrice est suspendue par l’Education nationale avec obligation de fuir, sans traitement... Lui sort enfin de prison au bout de un an mais le contrôle judiciaire l’empêche de voir sa femme. Enfin, la Cour d’Appel rend un non-lieu que la Cour de Cassation confirmera en février 2007... Lundi soir, Gilles de ROBIEN, Ministre de l’Education, commande le rétablissement des droits de la directrice.

 

Je tenais à apporter ici tout mon soutien de parlementaire, de citoyen et de père à ces parents injustement condamnés par un système et une justice, qui après l’Affaire d’Outreau ou l’Affaire Nouchet – dans laquelle un jeune homme passe 11 mois en prison pour une dénonciation calomnieuse et mensongère-, se trouvent toujours être aussi expéditifs, ne respectant pas la présomption d’innocence.

 

Mais je tenais également à souligner la légèreté du Ministre de l’Education de l’époque. Dans une lettre en date du 6 septembre 2001, ce Ministre, élu de la Région, adresse aux parents concernés une lettre de soutien « dont le début balaie le beau principe de la présomption d’innocence que défend une loi qu’il a pourtant votée quelques mois plus tôt : « c’est avec stupeur et consternation que j’ai appris les actes scandaleux et odieux commis par l’époux de la directrice de l’école maternelle de Bucquoy, où sont scolarisés vos enfants »  (La Voix du Nord). Ce même Ministre qui ose ensuite affirmer à la victime de ce carnage judiciaire, dans une lettre en date du 18 décembre 2005 (après le non-lieu de la Cour d’Appel) : « ma mémoire ne me permet pas de reconstituer les éléments du dossier ». Sans commentaires.

 

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M
Bravo monsieur et merci
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A
Découvrant votre publication je vous trouve "frileux" de ne pas donner le nom du ministre qui a purement et simplement bafoué la présomption d\\\'innocence...Je respecte votre choix mais je vous donne l\\\'adresse de l\\\'un de mes blogs pour qu\\\'il soit possible de lire les lettres à ce sujet<br /> <br /> http://coupdelangue-coupdelance.blogs.seniorplanet.fr/un_coup_de_langue_est_pir/<br /> ou encore : http://mathalho.canalblog.com <br /> Ce n\\\'est pas pour moi une question de politique mais l\\\'attitude d\\\'une personne, pour moi le mot homme pour le désigner est banni de mon vocabulaire. <br /> Ce n\\\'est pas cependant  l\\\'apanage d\\\'un parti politique, puisque en 2001 le lynchage médiatique a été orchestré par un candidat à la députation qui se présentait sous l\\\'étiquette FN <br /> Là ne s\\\'arrête pas les influences politiques dans notre affaire mais je vais arrêter avec les exemples.<br /> Si nous pouvons retenir une leçon de notre triste histoire c\\\'est que les lois sont faites et ce sont des hommes qui doivent les appliquer en conclusion si elles ne sont déjà pas adaptées à la présomption d\\\'innocence les dérives sont possibles. <br /> N\\\'oublions pas que dans notre pays nous devons prouver notre innocence...alors bien entendu ce que je pensais naïvement  un juge devrait instruire à charge et à décharge maintenant pour moi  je sais que ce ne fut pas de cette façon que non dossier a été traité.<br /> Pensez simplement que notre malheur peut arriver à tout le monde et que les "réformettes" de la justice  ne changeront rien, ayant vécu les choses "de l\\\'intérieur"  j\\\'ai un constat  peu encourageant pour l\\\'avenir<br /> Alain Hodique<br />
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M
en fait au travers de tout ça se pose la question de la détention préventive...doit elle être limitée ? supprimée ?
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J
la mise en équivalence de 2 affaires qui n'ont rien à voir est assez choquante : l'évidence prouvée de la catastrophe de l'une suggérant une évidence pour l'autre où au contraire rien n'est acquis. Bof ! Disons que l'on est ici dans un des procédés habituels et peu élégants de la propagande.<br /> <br /> Quant à ce qui de la présomption d'innocence balayée d'un revers de la main dans certaine affaire liée à l'Education nationale, disons qu'une vision familialiste, Royaliste pour tout dire, ( puisque la personne suggérée n'a pas été nommée ) est effectivement à l'origine du désastre. Une casserole incroyablement oubliée dans le passé somme toute assez récent d'une certaine candidate, très soumise à la vox populi, et bien imprudente en vérité.
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D
La justice a rendu un non-lieu parce qu'elle n'avait pas assez de preuves pour permettre la condamnation de cette personne, mais n'a pas dit du tout que Sébastien Nouchet avait fait une déposition mensongère et calomnieuse. Je répète vous ne pouvez pas dire "suite à une dénonciation mensongère et calomnieuse.<br />  <br /> Il est bien évident que si la personne qui a bénéficié d'un non-lieu est innoncente, c'est terrible pour lui d'avoir fait de la prison, mais attendons la décision en appel et peut-être aussi le pourvoi en cassation pour peut-être savoir exactement qui est responsable de l'horrible agression homophobe de Sébastien Nouchet.
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L
Encore une fois nous sommes d'accord pour dire qu'il faut tout faire pour retrouver les coupables de cette présumée agression. Néanmoins le juge a rendu une ordonnance de non-lieu en ce qui concerne la personne qui a donc été injustement mise à l'index.<br /> En ce qui concerne la véracité de cette histoire: cf l'Express et l'ensemble des journaux...