Cachez-moi ces Sikhs que je ne saurais voir...
J’apprends, à la lecture d’un des articles d’un blog que je visite souvent, que les Sikhs de France vont bientôt avoir un lycée à eux… Pourquoi ? Car la loi dite de l’interdiction « du foulard islamique », interdit tout port d’un signe religieux ostentatoire : voile, croix pectorale…
On voit bien, l’absurdité de cette loi : les Sikhs sont montrés du doigt à cause de leurs turbans, alors même que ce turban cache le vrai signe religieux : les cheveux qu’ils ne doivent pas se couper ! Ils sont donc pourchassés des établissements scolaires publics car ils cachent leurs signes ostentatoires… ! J’ai été un des seuls députés de l’Assemblée Nationale, à m’opposer à cette loi jusque dans mon vote, malgré la pression médiatique et, sans doute, la pression populaire. J’avais, et les débats du Journal Officiel en font foi, d’ailleurs pris cet exemple absurde des Sikhs… Car je considère que la laïcité n’est pas un slogan, une antienne que l’on ressort pour masquer la pauvreté du discours sur le religieux de nos prétendues élites. Car je considère que la laïcité à laquelle j’aspire, n’est pas celle de la négation des religions : elle doit, bien au contraire, être celle qui permet aux religions de vivre dans Ce n’est pas en interdisant le voile islamique, que l’on résoudra le problème de la place de la femme dans la société ou que l’on empêchera le développement du terrorisme ! Quelle absurdité que de croire que l’on peut, à coups de décrets, changer des maux profonds de la société ! Car enfin, est-ce bien cela la tolérance de On commencera à empêcher le communautarisme et l’extrémisme religieux, le jour où l’acceptera de considérer que le religieux n’est pas du domaine privé : il est, bien évidemment, du domaine public. Notre morale s’en inspire, notre calendrier, la géographie de nos villes et nos villages avec ses églises centrales, nos jours de repos, nos philosophes, notre peinture, notre conception de la famille, de l’argent, de la vie… et jusque dans les chansons de Brassens, « anticlérical fanatique » comme il se définit lui-même, on retrouve ce bon prêtre, tantôt libertin tantôt généreux…
Pour faire vite, tout est spirituel : c’est de l’oublier que la société française se meurt, en cachant ses propres turpitudes derrière un relativisme destructeur (« tout se vaut ! ») ou une intolérance éhontée.
Il appartient à chacun de croire ou de ne pas croire et c’est heureux ! Mais une société véritablement respectueuse des croyances de chacun (le droit à l’opinion religieuse est consacrée par