Obamania : la star plutôt que le héros...
La victoire de Barack OBAMA est logique. Les frétillements de bonheur de la médiocratie française sont grotesques. L’Amérique a fort logiquement choisi le changement pour condamner une politique et un parti qu’elle juge responsables de la crise financière et de ses conséquences économiques. Le vainqueur, dont l’expérience politique se limite au niveau national à un seul mandat de sénateur, a, en revanche, démontré des talents éblouissants en matière de communication. Si sa victoire est objectivement fondée sur l’apparente évidence de la nécessité du changement, l’enthousiasme panurgien des médias français, comme d’habitude, repose sur des éléments les plus superficiels et les moins déterminants : les américains auraient-ils, en dehors du contexte économique, choisi un beau parleur sans expérience, plutôt qu’un authentique héros, connu pour son travail de sénateur à la fois sérieux et ouvert ?
Les américains ont-ils voulu délibérément affirmer en élisant Barack OBAMA que le règne des “wasps” était révolu ? Si certains électeurs ont exprimé un vote communautaire, ce qui recèle bien des dangers, on ne peut que le regretter. Mais cela demeure secondaire par rapport à la volonté dominante de changement dans le domaine économique et social. C’est dans ce domaine que va apparaître d’une part la solidité du vote américain et d’autre part la légèreté de l’enthousiasme français. Malgré son inexpérience, Barack Obama sera entouré de nombreux conseillers dont pas un seul qui ne soit profondément attaché au système capitaliste. Autrement dit, cet homme qui séduit la gauche française et une partie importante de la droite, se situerait à l’évidence chez nous au centre-droit.
Sans doute, peut-on manifester davantage de crainte sur les questions sociétales. Les trois référendums d’initiative populaire qui ont eu lieu, en même temps que les élections présidentielles, dans les États de Californie, Arizona et Floride ont défini une nette majorité hostile au pseudo “mariage homosexuel”. On ne peut que se réjouir de la résistance de la société américaine, même dans la Californie si libérale, devant des évolutions si contraires au droit naturel.
Enfin, si beaucoup ont critiqué l’aventurisme de Georges W. BUSH sur le plan international, il convient de rappeler les faiblesses coupables de CARTER avec l’Iran et de CLINTON en Somalie et au Yémen, pour souhaiter que le futur Président des États-Unis s’en tienne à une ligne médiane à la fois ferme et mesurée.
Par ailleurs, je veux réagir à l’affirmation stupide du journal Le Monde (pléonasme ??), dans son édition du jeudi 6 novembre : “à cet instant, nous pouvons dire, avec beaucoup plus de convictions que le 11 septembre 2001 : nous sommes tous américains“. Je pense, pour ma part, que ce jour-là, le monde libre s’était senti américain parceque les valeurs communes du monde libre, nos valeurs, avaient été touchées en plein cœur, à travers des milliers de victimes innocentes. Aujourd’hui, les américains ont simplement élu celui qui devra défendre les intérêts américains dans le monde, intérêts qui ne seront pas toujours les nôtres comme c’était le cas pour son prédécesseur. Il est consternant que ceux qui prétendent informer se livrent à de pareilles confusions…