Paris Match doit répondre de son reportage sur l'Afghanistan

Publié le par Christian Vanneste

Un hebdomadaire français, Paris Match, pour ne pas le citer, du groupe Lagardère…, a envoyé deux de ses journalistes enquêter en Afghanistan. Ceux-ci publient un long entretien (dix pages !) avec le groupe terroriste Taliban qui a tué les soldats français le 18 août dernier, photo à l’appui avec les équipements pris à l’Armée française, sous le titre très accrocheur : la parade des talibans avec leurs trophées français. Je trouve le procédé consternant.


Je tenais ainsi à vous informer que j’ai écrit au Premier ministre afin de lui demander, conformément aux nouvelles dispositions relatives à la protection des sources, de diligenter une enquête à l’encontre du journaliste et de la photographe. En effet, rappelez-vous, lors des débats sur la loi de protection des sources des journalistes, nous avions convenu d’une limite à cette protection lorsqu’est mis en cause un impératif prépondérant d’intérêt public (article 1). La protection des sources trouve ainsi sa limite lorsqu’un intérêt public incontournable, et exceptionnel, l’emporte sur elle. La situation actuelle relève bien de ses cas puisque les talibans interrogés ont promis de s’attaquer encore aux français constituant ainsi une menace réelle sur la vie de nos compatriotes.


De surcroît, grâce à ces deux journalistes français, les talibans, le groupe assassin de nos soldats, viennent de réussir cette semaine un formidable coup médiatique. Ils paradent dans un magazine populaire à grand tirage tout en sommant nos soldats de quitter l’Afghanistan sous peine d’être tués comme les autres. Voilà ce que l’on imprime dans un hebdomadaire français. Les talibans sont même allés jusqu’à donner à la photographe une montre qu’ils avaient dérobée sur le cadavre d’un soldat tué, afin qu’elle la remette à sa famille… Je suis profondément scandalisé par ce coup de com’.


Qui se soucie des familles des soldats tombés sur le champ de bataille ? Qui se soucie de leurs camarades qui chaque jour poursuivent leur mission au nom de leur pays et de la liberté, comme je le faisais remarquer dans une précédente note ? Cette course effrénée à l’information fondée à l’évidence sur le souci de la rentabilité à tout prix devra être au cœur des discussions des prochains Etats généraux de la Presse.


Par ailleurs, j’ai saisi également les présidents des commissions des Affaires étrangères et de la Défense afin de leur demander de provoquer une nouvelle réunion, semblable à celle à laquelle j’avais assisté avec Bernard KOUCHNER et Hervé MORIN, afin que les informations  « donnés » par cet hebdomadaire soient comparées avec celles qui nous avaient été délivrées le 26 août.


La réforme constitutionnelle qui vient d’être votée, comme l’avait souligné à cette occasion le Président ACCOYER, doit donner aux parlementaires un rôle plus important et les associer davantage aux décisions de l’exécutif et au contrôle de leur exécution. La qualité des informations fournies aux parlementaires est donc une priorité absolue.

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L
<br /> Héroïne<br /> Comment aider l'Afghanistan à décrocher?<br /> Par Marie Simon, mis à jour le 13/06/2008 à 15:29 - publié le 13/06/2008<br />  <br /> <br /> <br /> <br /> La communauté internationale a promis quelque 20 milliards de dollars, jeudi à Paris, pour aider l'Afghanistan à se reconstruire. Parmi les principaux défis pour Kaboul: contrôler la production du pavot et, surtout, réduire le commerce illégal d'opium et d'héroïne.<br /> <br /> <br /> De nombreux Afghans dépendent aujourd'hui de la culture du pavot, cette plante dont on extrait l'opium, notamment écoulé sur le marché mondial sous forme d'héroïne. L'Afghanistan fournit d'ailleurs plus de 90% de la production mondiale d'opium, un secteur qui rapporte quelque 4 milliards de dollars par an...<br /> Un trafic qui profite aux taliban<br /> Le constat est d'autant plus effrayant que la production atteint un niveau qualifié de record, année après année. En février 2008, un rapport de l'office de l'ONU contre la drogue et le crime a établi qu'environ 190 000 hectares étaient monopolisés par le pavot. Quelque 3 millions de personnes vivraient directement de cette production, sans compter celles qui en vivent indirectement.<br /> La communauté internationale s'en inquiète. Mercredi, une résolution consacrée à ce fléau a été votée par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Le Conseil, "inquiet de niveau élevé de la culture, de la production et du trafic d'opium", a appelé à "renforcer le contrôle du commerce international des précurseurs chimiques" issus du pavot. Et à éviter que "les substances destinées au marché licite", comme la morphine pour le secteur pharmaceutique, ne soient "détournées au profit des trafics illégaux".<br /> D'autant que ce trafic profite en grande partie aux taliban. Les insurgés tireraient jusqu'à 40% de leurs revenus de la culture illégale du pavot, a estimé mercredi le commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, le général Dan McNeill. L'ONU estime cette part à 60%.extrait de l'ExpressC'est sûrement d'abord sur ces cultures que la communauté internationale doit agir avec fermeté, ne croyez vous pas ?<br /> <br />
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T
Je suis scandalisée par ces deux journalistes qui, pour moi n’ont aucun respects envers les familles de nos soldats tués dans l’embuscade.Pour ma part je trouve que nos soldats n’ont plus rien à faire en Afghanistan, et notre Président devrait les faire revenir, de plus ils risquent d’être tués prochainement comme l’ont indiqués les TalibansCes deux journalistes ne nous ont rien appris ils nous ont simplement horrifiés
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M
L'article de Paris Match est tout bonnement honteux mais nous en avons l'habitude. La presse de caniveau a de beaux jours devant elle.
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T
Bien d'accord avec vous...J'aime également votre précision au sujet de l'appartenance de ce "torchon" au groupe Lagardère... La boucle est bouclée !
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D
Ce reportage est un scandale.Une bonne sanction : être très nombreux à ne plus acheter Paris-Match.
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